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Fonds Écumes

Fonds écumes · Claire Bouffay 

Le fonds écumes – mobilité, soutient le projet De Re Metallica de Claire Bouffay, artiste écumes 2023-2024.

Claire Bouffay développe De Re Metallica : Faux-monnayage en Angleterre, un projet de recherche et d’expérimentation sculpturale traite des débuts du capitalisme, une période déjà marquée par des formes de résistance et des moments de crises économiques et sociales. Relatant des épisodes historiques saugrenus, les vies d’artisan·nes et l’histoire d’objets d’art entre le XVème et le XVIIIème siècle, à une époque de grande transformation des modes de production, Claire Bouffay cherche à restaurer l’historicité de notre système économique, et à trouver dans cette histoire des germes d’alternatives.

Pour mener cette recherche, elle se rend dans plusieurs régions d’Europe, comme en Angleterre, aux Pays-bas et en Italie, où des innovations technologiques et économiques ont participé au passage d’un système féodal à un système capitaliste. Ces voyages de recherche prennent la forme de temps de résidence co-construits avec Dos Mares, et mènent à des temps de production et de diffusion.

Sa pratique de sculpture se déploie à partir de techniques de métallurgie, d’orfèvrerie et de fonderie. Elle souhaite mieux comprendre l’histoire de ces techniques et de ces matériaux, qui occupent une place particulière dans la création de la valeur marchande : par exemple, l’histoire des pièces de monnaies se confond avec celle de l’orfèvrerie et de la sculpture. Elle s’est intéressée à l’histoire économique de l’Angleterre, où une industrialisation précoce a poussé de nombreux·ses métallurgistes à se tourner vers la production de fausse monnaie, entre le XVIIème et le XVIIIème siècle.

Elle souhaite retracer les récits de ces artisan·nes, comme celui du gang de Cragg Vale, dans le Yorkshire, des artisans-tisserands reconvertis en faux-monnayeurs. À Londres, elle s’est intéressée à l’histoire de Catherine Murphy, elle aussi fausse-monnayeuse, et la dernière femme en Angleterre à être condamnée au bûcher, et par celle de William Chaloner, fabricant de clous devenu escroc. Elle souhaite retrouver leurs méthodes de fabrication et leurs stratégies de détournement du système, et réemployer des techniques de métallurgie propres à cette époque. En rendant hommage à ces figures marginales et quasiment oubliées de craftspeople, l’ambition de ce travail est de proposer un autre récit historique, centré sur les savoirs populaires, sur les résistances secrètes et les pratiques clandestines, et leurs potentiels émancipateurs.

Cette résidence de recherche se déploie entre Londres et le Nord de l’Angleterre, précisément dans le Yorkshire. Cette recherche prend différentes formes : 

  • Visites de musées et de collections : autour de l’histoire des pièces de monnaies (Bristish museum department of money and medals, London Museum, The Tower’s mint…), de l’artisanat, du travail du métal (Victoria & Albert Museum – Department of Sculpture & Metalwork / Coalbrookdale museum of iron…) et du faux-monnayage (Bankfield museum, Heptonstall museum…)
  •  Consultations de bibliothèques et d’archives (British museum, The Goldsmiths’ Company’s Library & Archive, Calderdale’s Archive…)
  • Rencontres avec des historien.nes, entretiens, récolte de témoignages et de récits (Sabrina Ben Aouicha / Barrie Cook / Jim Bolton / Jennyfer Bishop / Rory Naismith)
  • Rencontre avec des artisans dans des ateliers de production contemporains : partage de connaissances, récolte de témoignages autour de la question de la “classe” artisane et de leur rapport personnel à l’histoire de l’artisanat (Crafts Council, Goldsmith)

Expérimentations / recherche plastique dans des ateliers de travail du métal

Après ce temps de recherche, une phase de travail dans des ateliers à Marseille donnera lieu à la production de pièces en métal, de sculptures uniques et de multiples, pour créer une installation relatant les récits récoltés pendant la résidence. Des temps de diffusion de ce travail sont envisagés pour l’année 2026. La production de sculptures sera accompagnée de la retranscription textuelle des entretiens et du travail de recherche, pour produire une publication qui sera elle aussi diffusée en 2026.

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