FR
Río examine les besoins de l’écosystème artistique dans différents territoires. Río travaille actuellement depuis Puno, Chiclayo, Iquitos et Lima, dans le but de dynamiser les arts visuels par la collaboration, l’échange de connaissances, de nouvelles formes de collectionnisme, la sensibilisation à l’art, les résidences, la mise en visibilité du processus de recherche et des pratiques alégales dans les arts.
Après une première exposition collaborative à Lima en septembre 2023, Les Egusquiza actuellement en résidence à Paris et membre de Río invite des artistes de la Cité internationale des Arts à Paris pour un deuxième volet collectif. Un troisième projet aura lieu à Marseille en octobre 2024.
Les fleuves qui nous lient
Río + Les Egusquiza + invité.e.s
Commissariat de Ron Reyes Sevilla & Laurent le Bourhis du centre international de recherche en art Dos Mares à Marseille
11 septembre – 11 octobre 2024
Cité internationale des arts · Paris
Vernissage · 11 septembre · 18h
La distance qui nous sépare d’autres territoires dans le monde altère proportionnellement la manière dont nous concevons cet au-delà. Habiter un territoire génère des liens spécifiques et affectifs que l’éloignement va révéler de manière différente, soit en créant des imaginaires réinterprétés d’une réalité sociale, écologique ou politique, soit en mettant en évidence les convergences qui permettent de créer une translocalité dans le monde actuel.
Cette installation présente des pratiques d’artistes issus de différents territoires du monde, à partir de rencontres et de sessions collectives que Les Egusquiza a développé ces dernières années au Pérou à travers des pratiques collaboratives et qui se sont multipliées durant ces mois de résidence à la Cité internationale des arts.
L’atelier comme espace d’échange, de réflexion collective sur des problématiques actuels, de discussions intimes, de dessins improvisés, d’amitié et de confiance, loin de l’imaginaire de l’artiste isolé dans son atelier et voué à revendiquer inlassablement sa virtuosité technique au service d’une production objectuelle.
L’art et la vie marchent ensemble et cet espace met en lumière un instant qui continuera à évoluer tout au long de la résidence, c’est un projet vivant et s’il devait être présenté un an plus tard, il proposerait de nouvelles typologies et formes parce qu’elles dépendent des interrelations qui sont générées et du contexte qui les accueille.
Comme l’annonçait Roberto Jacoby dans son installation Experiencias 68 en Argentine : « L’avenir de l’art n’est pas lié à la création d’œuvres, mais à la définition de nouveaux concepts de vie, affectés par les événements des histoires collectives, des biographies personnelles et des nouveaux paradigmes théoriques ».
Ce que nous observons dans cet espace, ce sont des réinventions de l’action collective à travers la gestation d’espaces et de modes de relation qui échappent – même si c’est de manière éphémère – à la logique hégémonique et ouvrent des espaces relationnels enrichissant les possibilités créatives d’une autre manière, différente de celleux qui poursuivent une formule établie pour faire de l’art.
Cette installation est structurée par couches, certaines plus évidentes que d’autres suivant que l’on se place du point de vue du.de la spectateur.trice ou de celleux qui ont fait partie du processus ; de l’interculturalité, ayant comme discussion permanente le territoire que les artistes impliqué.e.s partagent à un moment précis de leur vie et qui leur permet de se connaître et de générer des amitiés.
Lima, Puno, Chiclayo, Iquitos, Paris, Sao Paulo, etc. sont devenus ce qu’elles sont aujourd’hui grâce à leur relation au fleuve, c’est le fleuve lui-même qui permet à Les Egusquiza de créer des rencontres qui mêlent vie quotidienne et travail artistique, parfois depuis l’Amazonie et aujourd’hui depuis la Seine. Ces rencontres sont visibles dans la collaboration à Paris avec des artistes de la Cité des arts et d’autres qui sont l’héritage d’une collaboration menée en 2023 au Pérou où des artistes basés dans différentes parties de ce pays ont abordé cette réflexion à partir de leur distance ; les espaces de soins créés par la communauté trans à Puno dans laquelle Álvaro Acosta a vécu pendant des années, Clé Delgado met en évidence le paternalisme colonial et la façon dont il a rendu le rôle des femmes invisibles dans l’histoire officielle ; Andrés Argüelles fantasme avec les imaginaires de figures emblématiques de la communauté sportive au Pérou et en France ; Enrique Pezo, qui a grandi à Iquitos, analyse le système colonial en Amazonie et les corps d’eau comme point de départ des oralités ancestrales de ce territoire ; et Pierina Mázquez, originaire de Chiclayo, crée une offrande pour le voyage de Les Egusquiza comme une amulette pendant sa période de résidence en France.
La proposition spatiale collective générée pendant la résidence est une cartographie des discussions et des rencontres informelles dans l’atelier où ont été évoqués, les rêves, le sauvage, les imaginaires subaquatiques, les montagnes, les amulettes, le rôle des plantes médicinales, les espaces intimes, les frontières, les (anti)paysages, les esprits, entre autres, qui sont liés à un champ de réflexion et à la cosmovision andine-amazonienne péruvienne où les plans physiques et spirituels sont inséparables de la pratique artistique de Les Egusquiza.
Artistes collaborateur.rice.s : Les Egusquiza, Pérou ; Álvaro Acosta, Pérou ; Sondos Alnakhala, Palestine ; Andrés Argüelles Vigo, Pérou ; Victor Artiga Rodríguez, El Salvador ; Fátima Barúa, Paraguay ; Fabián Castellanos Robles, Colombie ; Fawa Conradie, Afrique du Sud ; Clé Delgado, Pérou ; Milica Denković, Serbie ; Negar Karhan, Iran ; Mariana Magalhães Costa, Brésil ; Pierina Másquez, Pérou ; Céleste Mayorga, Guatemala ; Bulumko Mbete, Afrique du Sud ; Leka Mendes, Brésil ; Sue Morris, Royaume-Uni/Irlande ; Ada Mukhína, Russie ; Noora Palmu, Finlande ; Calum Perrin, Royaume-Uni ; Enrique Pezo, Pérou ; Manuel Rocha Iturbide, Mexique ; Chabela Sancocho, Costa Rica ; Éléonore Sok-Halkovich France/Cambodge ; Francisco Tabakman (Frankly Tired), Paraguay ; Neja Tomšič, Slovénie ; Gabriel Torggler, Brésil ; Robin van Leijsen, Pays-Bas.
Ce projet s’inscrit dans la continuité de l’accompagnement curatorial du centre international de recherche artistique Dos Mares, basé à Marseille, avec lequel Les Egusquiza collabore depuis 2023 en tant qu’artiste chercheuse au Pérou et en France.
Texte : Ron Reyes Sevilla
ES
Río es una red translocal de artsitas que analizan las necesidades del ecosistema artístico en diferentes territorios. Actualmente trabajando desde Puno, Chiclayo, Iquitos y Lima, con el objetivo de dinamizar las artes visuales desde la colaboración, el intercambio de saberes, nuevas formas de coleccionismo, sensibilización al arte, residencias, visibilización de procesos de investigación y prácticas alegales en las artes.
Tras una primera exposición colectiva en Lima en septiembre de 2023, Les Egusquiza, actualmente en residencia en París y miembro de Río, invita a artistas de la Cité des Arts de París a una segunda exposición colectiva. Un tercer proyecto tendrá lugar en Marsella en octubre de 2024.
Los ríos que nos unen
11 septembre – 11 octobre 2024
Cité internationale des arts · Paris
La distancia con otros territorios del mundo distorsiona proporcionalmente cómo concebimos ese más allá. Habitar un territorio genera vínculos específicos y afectivos, que la lejanía al mismo espacio, revelará de manera distinta ya sea creando imaginarios reinterpretados de una realidad social, ecológica, política o evidenciando los puntos de contacto y similitudes que permiten crear una traslocalidad en mundo actual.
Esta instalación presenta prácticas de artistas de diferentes territorios del mundo a partir de encuentros y sesiones colectivas que Les Egusquiza ha venido desarrollando en los últimos años en el Perú a través de prácticas colaborativas y que se han multiplicado estos meses en residencia en la Cité des arts.
El taller como espacio intercambio, de reflexión colectiva sobre problemáticas actuales, de discusiones íntimas, de dibujo improvisado, de amistad y confianza que se alejan del imaginario del artista aislado en su taller y dedicado a reivindicar una y otra vez su virtuosidad técnica exclusiva para una producción objetual.
El arte y la vida caminan juntos y este espacio pone en evidencia un instante que continuará evolucionando a lo largo de la residencia, es un proyecto viviente y que si se debiera presentar un año más tarde propondría nuevas tipologías y formas porque son dependientes de las interrelaciones que se van generando y del contexto que las acoge.
Como anunciaba Roberto Jacoby en su instalación Experiencias 68 en Argentina : “El futuro del arte se liga no a la creación de obras sino a la definición de nuevos conceptos de vida, afectados por acontecimientos de historias colectivas, biografías personales y nuevos paradigmas teóricos”.
Lo que observamos en este espacio son reinvenciones de la acción colectiva a través de la gestación de espacios y modos de relación que escapan –aunque sea de forma efímera – a la lógica hegemónica y abren espacios relacionales que enriquecen de otra manera las posibilidades creativas, diferentes de quien persigue una fórmula establecida de hacer arte.
Esta instalación trata de capas, unas más evidentes que otras si nos posicionamos del punto de vista del espectador, pero no de quienes han sido parte del proceso; de interculturalidad, teniendo como permanente discusión el territorio donde los artistas involucrados comparten en un momento preciso de sus vidas y que los hace conocerse y generar amistades.
Lima, Puno, Chiclayo, Iquitos, París, Sao Paulo, etc. han devenido lo que son hoy por su relación al río, es él mismo que permite a Les Egusquiza crear encuentros que mezclan la vida cotidiana con el quehacer artístico, a veces desde la Amazonía, en este caso desde la Sena. Estos encuentros son visibles a partir de la colaboración en París con artistas de la Cité des arts y otras que son el legado de una colaboración realizada en 2023 en Perú donde artistas basados en diferentes partes de este país han abordado la línea de reflexión a partir de su distancia; los espacios de cuidado creados por la comunidad trans en Puno en la cual Álvaro Acosta ha vivido por años, Clé Delgado pone en evidencia el paternalismo colonial y como este ha invisibilizado el rol de la mujer en la historia oficial; Andrés Argüelles fantasmea con los imaginarios de figuras emblemáticas de la comunidad deportiva de Perú y de Francia; Enrique Pezo, creció en Iquitos, él analiza el sistema colonial en la Amazonía y los cuerpos del agua como punto de partida de oralidades ancestrales de este territorio y Pierina Mázquez originaria de Chiclayo, crea una ofrenda para el viaje de Les Egusquiza como amuleto durante su periodo de residencia en Francia.
La propuesta espacial colectiva que se generó durante la residencia es una cartografía de discusiones y de encuentros informales en el taller, donde se abordaron los sueños, lo salvaje, los imaginarios subacuáticos, las montañas, los amuletos, el rol de plantas medicinales, espacios íntimos, fronteras, (anti)paisajes y espíritus, que se relacionan con un campo de reflexión ligadas a la cosmovisión andina-amazónica peruana, donde el plano físico y espiritual son indisociables de la práctica artística de Les Egusquiza.
Artistas colaboradores: Les Egusquiza, Perú ; Álvaro Acosta, Perú ; Sondos Alnakhala, Palestina ; Andrés Argüelles Vigo, Perú ; Victor Artiga Rodríguez, El Salvador ; Fátima Barúa, Paraguay ; Fabián Castellanos Robles, Colombia ; Fawa Conradie, Sudáfrica ; Clé Delgado, Perú ; Milica Denković, Serbia ; Negar Karhan, Irán ; Mariana Magalhães Costa, Brasil ; Pierina Másquez, Perú ; Céleste Mayorga, Guatemala; Bulumko Mbete, Sudáfrica ; Leka Mendes, Brasil ; Sue Morris, Reino Unido/Irlanda ; Ada Mukhína, Rusia ; Noora Palmu, Finlandia ; Calum Perrin, Reino Unido ; Enrique Pezo, Perú ; Manuel Rocha Iturbide, México ; Chabela Sancocho, Costa Rica; Éléonore Sok-Halkovich, Francia/Camboya; Francisco Tabakman (Frankly Tired), Paraguay; Neja Tomšič, Eslovenia; Gabriel Torggler, Brasil; Robin van Leijsen, Países Bajos.
Texto : Ron Reyes Sevilla
EN
Río is a translocal network of artists who analyse the needs of the artistic ecosystem in different territories. Currently working from Puno, Chiclayo, Iquitos and Lima, with the aim of energising the visual arts through collaboration, the exchange of knowledge, new forms of collecting, raising awareness of art, residencies, making research processes and allegorical practices in the arts visible.
After a first group exhibition in Lima in September 2023, Les Egusquiza, currently in residence in Paris and a member of Rio, invites artists from the Cité des Arts in Paris to a second group exhibition. A third project will take place in Marseille in October 2024.
The rivers that unite us
11 September – 11 October 2024
Cité internationale des arts – Paris
The distance from other territories in the world distorts proportionally how we conceive that beyond. Inhabiting a territory generates specific and affective links, which remoteness from the same space will reveal in a different way, either by creating reinterpreted imaginaries of a social, ecological and political reality or by highlighting the points of contact and similarities that make it possible to create a translocality in today’s world.
This installation presents practices of artists from different territories of the world, based on meetings and collective sessions that Les Egusquiza has been developing in recent years in Peru through collaborative practices and which have multiplied during these months in residence at the Cité des arts.
The workshop as a space for exchange, for collective reflection on current issues, for intimate discussions, for improvised drawing, for friendship and trust, far removed from the imaginary of the artist isolated in his studio and dedicated to claiming time and again his exclusive technical virtuosity for an object production.
Art and life walk together and this space highlights an instant that will continue to evolve throughout the residency, it is a living project and if it were to be presented a year later it would propose new typologies and forms because they are dependent on the interrelationships that are generated and the context that welcomes them.
As Roberto Jacoby announced in his installation Experiencias 68 in Argentina: ‘The future of art is linked not to the creation of works but to the definition of new concepts of life, affected by the events of collective histories, personal biographies and new theoretical paradigms’.
What we observe in this space are reinventions of collective action through the gestation of spaces and modes of relation that escape – albeit ephemerally – the hegemonic logic and open up relational spaces that enrich creative possibilities in a different way, different from those who pursue an established formula for making art.
This installation deals with layers, some more evident than others if we position ourselves from the point of view of the spectator, but not of those who have been part of the process; of interculturality, having as a permanent discussion the territory where the artists involved share at a precise moment in their lives and which makes them get to know each other and generate friendships.
Lima, Puno, Chiclayo, Iquitos, Paris, Sao Paulo, etc. have become what they are today because of their relationship to the river, it is the river itself that allows Les Egusquiza to create encounters that mix everyday life with artistic work, sometimes from the Amazon, in this case from the Seine. These encounters are visible from the collaboration in Paris with artists from the Cité des arts and others that are the legacy of a collaboration carried out in 2023 in Peru where artists based in different parts of this country have approached the line of reflection from their distance; the spaces of care created by the trans community in Puno in which Álvaro Acosta has lived for years, Clé Delgado highlights colonial paternalism and how this has made the role of women invisible in official history; Andrés Argüelles fantasises with the imaginaries of emblematic figures of the sporting community in Peru and France; Enrique Pezo, who grew up in Iquitos, analyses the colonial system in the Amazon and the bodies of water as a starting point for ancestral oralities of this territory; and Pierina Mázquez, originally from Chiclayo, creates an offering for the journey of Les Egusquiza as an amulet during her period of residence in France.
The collective spatial proposal generated during the residency is a cartography of discussions and informal encounters in the workshop, where dreams, the wild, underwater imaginaries, mountains, amulets, the role of medicinal plants, intimate spaces, frontiers, (anti)landscapes and spirits, which are related to a field of reflection linked to the Peruvian Andean-Amazonian cosmovision, where the physical and spiritual planes are inseparable from the artistic practice of Les Egusquiza.
Collaborating artists: Les Egusquiza, Peru ; Álvaro Acosta, Peru ; Sondos Alnakhala, Palestine ; Andrés Argüelles Vigo, Peru ; Victor Artiga Rodríguez, El Salvador ; Fátima Barúa, Paraguay ; Fabián Castellanos Robles, Colombia ; Fawa Conradie, South Africa; Clé Delgado, Peru; Milica Denković, Serbia; Negar Karhan, Iran; Mariana Magalhães Costa, Brazil; Pierina Másquez, Peru; Céleste Mayorga, Guatemala; Bulumko Mbete, South Africa ; Leka Mendes, Brazil ; Sue Morris, United Kingdom/Ireland ; Ada Mukhína, Russia ; Noora Palmu, Finland ; Calum Perrin, United Kingdom ; Enrique Pezo, Peru ; Manuel Rocha Iturbide, Mexico ; Chabela Sancocho, Costa Rica; Éléonore Sok-Halkovich, France/Cambodia; Francisco Tabakman (Frankly Tired), Paraguay; Neja Tomšič, Slovenia; Gabriel Torggler, Brazil; Robin van Leijsen, Netherlands.
This project is the continuation of the curatorial accompaniment of the international art research centre Dos Mares, based in Marseille, with whom Les Egusquiza has been collaborating since 2023 as a research artist in Peru and in France.
Text by : Ron Reyes Sevilla